lundi 10 décembre 2012

« Ikea » burundais


Je retourne un peu en arrière dans le temps…

Le premier mois suivant notre arrivée dans notre coloc, les we furent consacrés, bon gré mal gré, aux divers achats pour notre installation –et notre confort - . Vous l’aurez compris, cela prend bien plus de temps que dans nos pays européens ! Déjà, le samedi, les « magasins » n’ouvrent qu’à 11h (travaux communautaires jusque 10h30 ; déplacement interdits en voiture, et, en théorie, à vélo, à pied etc.) ; et la plupart ferment à 15h, 15-30. Le dimanche, si c’est ouvert, ce ne sera biensûr qu’après la messe, soit disons dans l’après-midi… (même s’il y a encore des messes dans l’après-midi !). Bref. Autre rythme, encore une fois.

Voyez par photo…

Laurélie et Stéphanie en grande réflexion
Allée centrale ;-)














L’achat de table, chaise, ou même (ce fut le cas pour notre coloc) de bâton pour délimiter le compost que nous voulons mettre en place, se fait au marché de Kinindo (quartier de Bujumbura). Sous quelques toles sont entreposés un tas de meubles, tous du même modèle (donc, presque tout le monde a le même type de fauteuils, chaises, table de chevet etc. ; à moins d’aller chercher plus loin et plus cher !). Pour une table, on vous en présentera une dizaines, dont peut-être la couleur change légèrement, selon les planches utilisées… Mais votre choix se fera surtout en fonction de la stabilité du meuble ! Puis, évidemment, vous marchandez le prix.


Marchander le prix de bouts de bois, entourée par des badaux (qui se sont écartés lors de la photo! mais ils m'encerclaient vraiment!)

Passage au coin « matelas ». Trois qualités existent ici ; trois type de mousse. La 3ème qualité est ok. Reste à dire les dimensions de votre lit, pour qu’on vous coupe éventuellement votre matelas s’il est trop grand. Tout simplement. Pour les oreillers, ils pendent tous au ‘plafond’. Vous les choisissez selon votre gout, non pas des couleurs ou des formes (qu’un format),mais selon l’épaisseur (rembourage avec plus ou moins de mousse).






Les lampes, nous avons laissé tomber. Pas trouvé (nous cherchions une lampe style halogène ou une lampe sur pied). A défaut, nous avons racheté des ampoules pour remplacer celles manquantes ou défectueuses. C’est déjà ça !

Le treillis pour le compost, c’est à Buyza (autre quartier de Bujumbura) que, parait-il, nous pourrions le trouver. Nous ne nous y sommes pas encore déplacés, et nous en sortirons sans.
 
Petit détour dans une quincaillerie. Dans le ‘bazar’ apparent, le vendeur peut répondre du tac au tac à un client venu demander un boulon de taille 'x' qu’il n’en a pas ; donner à un autre un type de robinet 'y' en moins de 30 secondes… et pour moi, il a trouvé, après quelques essais de tailles, des bottes à ma taille(oui oui ! c’est dans une quincaillerie qu’on achète ça ! Ne cherchez pas la logique) . 




« Ikea » en plein air, parfois dispersé dans différents quartiers (chacun sa spécialité !), où l’on marchande les prix… mais vous n’avez pas à monter les meubles : juste faire revenir le menuisier de temps en temps, bricoler un peu vous-même au besoin ou mieux encore, vous adapter à/satisfaire de ce que vous trouvez ou pas  !

Retour du marché avec...
... les coussins, et 1er pt taxi, les mêmes qu'au Pérou! (j'ai convaincu Mieke d'essayer, ne fut-ce qu'une fois!)

jeudi 6 décembre 2012

Pistes, ponts, marais – bananes et cacahuètes

Pistes, ponts, marais – bananes et cacahuètes

Drôle de mélange me diriez-vous. Vu comme ça, je vous donne raison. Si vous lisez la suite, peut-être comprendrez-vous l’origine de cette association, reflet de ma première mission de terrain au sein du PAIOSA[1].
Maintes fois reportée, c’est finalement du 22 au 26 octobre que, Dismas B. (EAIR[2] PAIOSA), Mathieu L. (ATI[3] Infrastructure CTB) et moi-même (AJ GR PAIOSA ;-) ) partons en mission à Ruyigi (Province au sud-est de Bujumbura). Au programme :

- visite de trois marais pré-identifiés en vue de préciser les études préliminaires d’aménagement hydro-agricoles nécessaires.

-visite d’autres marais, pistes et ponts pour la validation ou l’amendement de travaux en cours ou à venir.

Sur terrain, nous serons rejoints et appuyés dans notre mission tantôt par le DDPAE[4], tantôt par d’autres GR[5] du projet APV-Ruyigi ou de la DPAE ; des chefs de services GR communaux ; ou encore des locaux qui nous renseigneront sur les moyens d’accès aux marais et endroits que nous voulons visiter.
Equipe du jour: Dismas (EAIR), Mathieu (ATI), GR, locaux (pour le guidage)... en grande discussion sur l'intérêt du site pour un aménagement futur (irrigation du marais).

Vous avez donc déjà compris la première partie du titre de ce post. « Pistes, ponts et marais » étaient l’objet de notre mission. Départ à 7h du matin, après l’omolette du petit déjeuner. Des heures de pistes dignes ou pas de ce nom avec, cela va sans dire, leur dose de bosses et de fosses, nous permettaient d’arriver aux ponts (ou futurs ponts), ainsi qu’à proximité des marais. Ceux-ci étaient bien souvent rejoints et parcourus à pied, sous un soleil de plomb. Les bottes qu’on m’avait recommandé de porter ne me furent pas d’un grand secours, au contraire…Imaginez : bottes en caoutchouc noir, sous un soleil tapant… Après une longue journée de marche, de visite de sites, de prise de notes, de relevé GPS, nous rentrions au bureau de l’APV Ruyigi, harassés par ces km de pistes et de marais parcourus ; la tête, l’appareil photo et le GPS remplis de toutes ces images et tracés glanés au cours de la journée… à mettre en ordre, à trier, à éditer etc.

Piste en partie refaite; en partie à refaire
Piste à refaire! (voyez les crevasses!)












Idem, pont à construire
Pont à construire pour supporter 30T

Fin de journée, bientôt soleil couchant sur un marais


« Pistes, ponts et marais »…Très intéressant de voir et comprendre, sur terrain et non plus uniquement par les photo, la lecture ou en théorie, à quoi ressemble un marais à Ruyigi. En effet, derrière le mot « marais » se cachent bien des réalités, selon la région, le climat, les cultures, les pratiques, les infrastructures concernées, et j’en passe. Les marais de Ruyigi ne sont pas ceux de Cibitoke…et encore moins ceux des de la petite Belgique. En effet, par marais, il faut comprendre ici un espace relativement plat, traversé par un cours d’eau, propice à la culture de riz (si irrigation suffisante), maraîchère etc en raison de son meilleur approvisionnement. Cette visite de terrain me permet dès lors de mieux me représenter cette réalité qui est celle de Ruyigi, tout en sachant que ma visite fut brève et que je n’ai aperçu qu’un petit bout de la face visible de tout ça!


Descente vers un marais potentiel 



Barrage en construction












Barrage terminé, fonctionnel



Femme (et enfant!) travaillant dans une rizière












Déviation "artisanale" des canaux d'irrigation (de rizière)


Première approche. Visualisation du type d’infrastructures d’irrigations mises en places et utilisées ici : prises d’eau, canaux, barrages, vannes utilisées, dalot, coursier, chutes, … Infrastructures d’irrigation, et autres.



Tuilerie
Construction des fondations d'un futur hangars de stockage (de récolte)













Mais ?! Et la deuxième partie de ce titre, vous écrieriez-vous si je m’arrêtais ici. « Bananes et cacahuètes » ?



Ouf! Une source! (nos gourdes sont vides!).
Cette partie, témoigne de l’intensité de cette mission. Une appréciation plus personnelle : un rythme comme je les aime. Levé tôt, petit déjeuner local (omolette complète : oignon, tomate, œufs biensûr(bon, après qq jours, on est qd meme content de changer de menu!)) et hop, c’est parti ! Journée non-stop. Marche dont la gourde d’eau et le chapeau sont des précieux alliés vu les températures et le soleil qui brille de tous ses feux. Sur le chemin du retour, petit arrêt achat de ce qu'on trouve sur la route: bananes et cacahuètes, tout aussi local et typique, pour tenir jusqu’au repas bien mérité nous attendant à la guesthouse, 21h, après le passage au bureau et une bonne douche,  froide évidemment.

Seule pause (qq minutes) de la mission sur terrain: l'équipe profite de l'ombre d'une maison et d'un banc, là au bon moment!








 Journées à fond, identification de zones d’intérêts qui donneront lieu à de futures études etc, découverte de la réalité de Ruyigi, terrain , que demander de plus ?



Enfin du concret, du terrain. Une semaine qui m’a fait le plus grand bien (sans compter que je logeais à l’abri de la pluie, sous un toit sans fuite ! ;-) )

Les enfants nous attendent sur le chemin du retour, après la visite d'un pont... Pour voir les "abazungu" (les "blancs", au pluriel)...



...puis courrent derrière la voiture qui s'en va... Image d'Afrique....



Je termine avec une photo prise en fin de journée. Le soleil est doux; couleurs vives des pagnes lavé dans le cours d'eau traversant le marais; collines à l'horizon... Dans moins d'une heure, il fera nuit noire. Seuls quelques foyers rougeoyants danseront par-ci par-là dans les collines, feu pour la soupe du soir ou pour écarter les prédateurs, je ne sais pas.








[1] PAIOSA= Programme d’Appui Opérationnel et Institutionnel au Secteur Agricole
[2] EAIR=Expert en Aménagements et Infrastructures Rurales
[3] ATI= Assistant Technique International
[4] DDPAE=Directeur de la DPAE (Direction Provinciale de l’Agriculture et de l’Elevage)
[5] GR : Génie Rural





























jeudi 11 octobre 2012

Déménagements...et fuites!


L’emménagement n’est pas terminé, ni même les déménagements !

Samedi soir... fuite au goutte à goutte dans ma chambre (plafond)
En effet, j’avais mentionné dans le post précédent le passage du charpentier, pour réparer notre toit (tâches d’humidité visibles au plafond). Après son passage, nous attendions encore le peintre pour remettre une couche de peinture sur les tâches d’humidité. Il est passé samedi dernier, mais après la pluie de samedi, ce n’était plus une « grande tâche d’humidité » qu’il y avait sur le plafond de ma chambre, mais une fuite, au goutte à goutte (heureusement, pas encore trop…). Le reste de la maison a bien été réparé : pas d’autres fuites. Je rappelle la propriétaire, qui rappelle son charpentier, qui passe dimanche, pour réparer ça. Je veille à ce qu’il localise bien l’endroit. Ouf ! Me voilà rassurée quand ce mercredi après-midi, je vois la pluie tomber à grosses gouttes ! Quelle ne fut pas ma surprise, à mon retour à la maison, de découvrir dans ma chambre, non pas une petite flaque, mais une véritable pataugeoire ! Place aux torchons-sauts-raclette…Heureusement, ça n’a pas coulé juste au-dessus de mon lit, je pourrai dormir « au sec », bercée par le plic-ploc de l’eau qui tombe depuis la réserve formée sur le toit (toit plat, pour rappel…). Ce matin, la propriétaire me garantit que son charpentier passera dans la journée refaire ça. Ma décision est prise : si après son 3ème passage, ça ne s’améliore pas (c’est limite si le plafond ne tombe pas, sous le poids de la poche d’eau !), je monte moi-même sur le toit réparer ça par je ne sais quel moyen encore.
Lundi soir... encore plus de fuites!
zoom... sur les fuites (on ne voit pas la bosse que ça fait, mais c'est une réserve d'eau qui s'écoule!)

Emménagement, mais déménagement aussi. Non plus concernant l’habitation, mais le boulot cette fois. Hier, pour la 3ème fois, on m’a fait déménager de bureau : 1ère fois, pour laisser la place à une nouvelle ATI (Assistante Technique Internationale) ; 2ème fois, je reviens à mon bureau de départ, et prends la place de Jorre, parti (AJ que je remplace) ; 3ème fois : là où je suis maintenant. Passage du bureau « cellule infrastructure », avec Denis (GC) et Dismas (GR) au bureau avec des consultants de passage, et enfin au bureau « cellule S/E (Suivi-Evaluation) » avec Jules et Sylvestre, tous deux de cette cellule. Certes, je suis « moins à ma place »maintenant par rapport à ma fonction (même si soit-disant 20% (en réalité bien plus pour l’instant) de ma fonction concerne la mise en place d’un SIG pour le S/E) ; mais point positif : je ne suis plus juste à côté du groupe électrogène (dont le bruit était la source de maux de têtes - séquelles post-commotion je suppose). L’interaction avec mes collègues de la cellule infrastructure (GC et GR) en est réduite, hélas. 3 fois hélas. Il se peut que la «répartition des bureaux » change encore car le volet semence (VSEM) va déménager dans un autre bâtiment (le DelCo (Délégué à la Cogestion) du volet en a ras-le bol des conditions ici), et peut-être cela mènera le reste (les responsables de PAIOSA) à penser à un ailleurs aussi. En effet, ici, pour l’instant, les coupures d’électricité (parfois plusieurs heures !), d’internet sont fréquentes ce qui handicape le travail ; et il n’y a pas d’eau (mis à part des fuites du plafond des toilettes depuis cette semaine !)…
Jorre et Joris (AJ) déplaçant une armoire, dans mon 1er bureau (ma 1ère place était à l'avant de la photo (vous reconnaissez peut-être le plumier); la 2ème place, ailleurs (bâtiment en face de l'autre côté de la rue), la 3ème était au fond à gauche; l'actuelle est dans une autre pièce!)
NB : il a plut cette après-midi (jeu 11/10), et je viens de recevoir un appel de la propriétaire : les charpentiers ne viennent que demain… On verra si le plafond tient le coup !

15/10/2012, edit:

Jeudi 11/10: Le plafond n'a pas tenu: en pleine nuit, installation de fortune dans une pièce qui nous servait de remise... Pas mal quand-même, non?

sam 13/10: plafond en réparation (l'électricien devra repasser...)


plafond "réparé"
Lu 15/10: il repleut... catastrophe dans ma chambre. Mieke et Adeline m'aident à repérer les zones de principales fuites pour récolter l'eau dans des tuperware(sous la tôle) avant que ça ne perce tout le plafond



Ce n'est plus du goutte à goutte, mais des filets d'eau cette fois...
Bienvenue dans ma chambre: enjambez les bassines!






























                     Ce 17/10, le charpentier devait revenir... mais le neveu de la propriétaire (cette dernière étant en Uganda pour la semaine) me prévient qu'il ne pourra venir que samedi... J'ai demandé si un autre charpentier ne pouvait pas venir (vu les résultats après chacun de ses passage jusqu'ici...), mais en vain... ("un autre charpentier risquerait de reprendre l'affaire au début" me dit Happy (prénom du neveu de pa propriétaire, oui!)... ce serait pas mal, me dis-je en moi-même, mais bon... rien à faire...). J'espère que ça ira mieux samedi, car après, je pars en mission une semaine hors de Buja! Je suis en tous cas décidée à monter sur le toit avec eux, et suivre ça de près! Encore un we de surveillance de "travaux" en perspective...

La saison des pluie a bel et bien commencée. Du coup, tous les soirs, c'est raclette-torchons et vidange de sauts... A défaut d'avoir de l'eau au travail (rappel: pas d'eau au robinet etc. au boulot!), me voilà servie chez moi: eau courante à disposition dans ma chambre même! ;-)

Ce 13/11, soit 1,5 mois après notre arrivée à la coloc de Kabondo, je peux enfin réintégrer ma chambre. Heureusement, en attendant, après l'"installation de fortune" dans la remise, une chambre (actuellement notre "chambre d'ami") s'est libérée, et j'ai pu y camper quelques semaines... Joie néanmoins de pouvoir enfin m'installer, dans ma chambre, désormais clean et sans plus de risque d'effondrement de plafond!
Toit refait complètement, plaques du plafond pourriez remplacées, plafond (et murs! ils avaient aussi bien souffert de l'humidité!) re-peint, et enfin, last but not least, électricité refaite (enfin, juste la lampe de ma chambre: néon revissé et fils recachés dans le plafond!)! Le tout, par un nouveau charpentier-peintre-électricien.

 Les photos (reçues! merci encore!) peuvent enfin prendre leur juste place... et me font voyager dans le temps et l'espace, à une vitesse fulgurante!

 
Que de bons amis...

avec tant de bons moments à partager encore!