lundi 10 juin 2013

Un couple d’oiseaux perspicaces



Comme vous le savez peut-être, partout où je vis, je me débrouille pour me trouver un vélo pour mes déplacements, pour le plaisir de rouler.

Vous le savez sûrement aussi, j’ai besoin de « terrain » dans mon travail. Ici, ou ailleurs. Et non rester uniquement devant un ordinateur toute la journée, plus de 5 jours sur 7.

Depuis trois semaines, je suis sur terrain (en mission) pour le boulot. Du coup, me voilà privée de vélo. Il reste à m’attendre sur la terrasse de la maison.

La première semaine de mission, à mon retour, rien n’avait changé.

La seconde semaine de mission, à mon retour, voilà que je surprends un couple d’oiseau affairé à faire son nid dans mon casque, que j’avais suspendu au guidon de mon vélo ! Ils ont dû passer la semaine précédente à observer, puis la seconde, se sont décidés, ne voyant rien bouger, à s’installer.
A grand regret pour eux, j’ai dû enlever les brindilles soigneusement récoltées. J’ai également retiré le casque, pour qu’ils ne continuent plus. Ils semblaient tout perdus : ils ont passé mon vélo au crible, à la recherche de leur nid… Mais je ne pouvais le laisser en place ; j’utilisais à la fois le vélo et le casque !


Lundi de la troisième semaine, je prends soin de déposer mon casque dans l’autre sens, pour qu’ils n’y refassent pas leur nid, au cas où ils seraient têtus, ou n’auraient pas compris.

A la recherche du casque... un peu perdu...

La troisième semaine, quelle ne fut pas ma surprise à mon retour de découvrir un nid confectionné dans mon casque, même retourné !!! Dommage pour eux…

Peu importe l'orientation du casque, le nid se construit...
Leur persévérance, ou perspicacité m’impressionne ! Ils doivent vraiment apprécier mon casque ou l’endroit ! Une de mes coloc les a également observé, et était toute émerveillée de les voir si affairés… Il va cependant me falloir les déloger encore une fois.

La semaine prochaine (4ème semaine de mission !), ça ne se reproduira plus : j’emmène mon vélo avec moi sur terrain, pour les petits déplacements (sur terrain-terrain, ce n’est pas possible, mon vélo n’y résisterait pas !).

Peut-être le couple d’oiseau trouvera-t-il place dans une chaussure ou l’autre, disposées au pied des vélo sur la terrasse !






Un autre type d'oiseau a trouvé refuge sous le toit de ma chambre. Il ne s'est finalement pas installé; il y faisait sans doute trop chaud!


vendredi 7 juin 2013

Ponts-buses-marais-BV et formation ; ça sent la mission !

Depuis le 20 mai, les missions terrains se suivent les unes après les autres. Je revis ! – même si je rentre chaque fois épuisée, et qu’un we n’est pas de trop pour « récupérer » un tant soit peu pour la mission suivante, c’est une bonne fatigue, et tout cela me fait le plus grand bien ! J’apprends aussi, à mon grand bonheur !

Des enfants nous observent, pendant nos observations terrain sur le pont Ntanga...

Du 20 au 24 mai donc, nous voilà partis, Dismas (collègue du PAIOSA), Luc (expert GR, « perlé » (= missions courtes pour le PAIOSA)) et moi, pour rejoindre l’antenne du programme PIOSA à Ruyigi. Au programme : ponts, buses, marais, BV et formation. Bien chargé.

Lundi, arrivée tardive à Ruyig à cause de diverses choses à régler encore au bureau à Bujumbura, avant de pouvoir partir. A l’arrivée, réunion de programmation avec les équipes concernées par la mission. Echanges de documents et d’informations sur divers dossiers à traiter.

Une des vue lors du trajet vers un marais à visiter
 













Mardi, visite du pont Ntanga : des buses (gros tuyaux permettant de laisser passer l’eau sous une route par exemple) se sont détachées ; un morceau de la piste nouvellement refaite est en train de tomber dans l’eau… On parcourt un bout du tronçon pour comprendre ce qui a bien pu amener à ces dégâts. Quelques mètres avant le pont, des traces de débordement d’eau sur la route laissent penser que les buses en places ne sont pas suffisantes pour le débit de crue qui doit passer par là. La solution proposée suite à nos observation est de remettre les buses en place en état, et ajouter 2 buses supplémentaires (manquante) au point bas de la piste. La saison sèche qui vient de commencer est le moment idéal pour faire ces travaux, avant une prochaine catastrophe !


Ensuite, visite des prises 3 et 4 du réseau d’irrigation du marais de Nyamabuye : la prise 3 fonctionne : les canaux primaires sont alimentés ; mais les vannes ne fonctionnent plus, et l’eau commence à contourner l’ouvrage. Cela risque à terme de déchausser l’ouvrage !  La prise 4 semble quelque peu dépassée… Après estimation du débit et de l’étendue du marais 4 (et des canaux primaires du périmètre 4), nous commençons à réfléchir à la nécessité ou au bienfait d’une prise supplémentaire. Solution/possibilité à creuser…




Mercredi, visite du marais de Nyabigozi, en vue d’évaluer la potentialité d’aménagement de ce site. Les agriculteurs actuels ont bénéficiés d’aménagements d’un autre projet, qui ont réalisé un barrage et quelques canaux de dérivation pour irriguer leur plantation de palmiers à huile. Les agriculteurs peuvent donc cultiver le riz là où ils cultivaient avant uniquement pendant la saison sèche (mais, choux…). En amont de ce barrage, les agriculteurs ont faits quelques barrages et canaux de dérivation en bois, herbes, troncs de bananier… Un aménagement « lourd » (canaux bétonnés…) ne semble pas nécessaire ni adéquat dans cette situation. Nous proposerions plutôt de renforcer l’aménagement déjà en place, et d’y ajouter quelques prises et canaux, pour poursuivre plus en aval l’irrigation (avec les méthodes déjà employée par les agriculteurs). A voir si c’est accepté ! … délicat, la coopération au développement !

On essaye de se frayer un chemin, on marche en bord de rizière (certains ont d'ailleurs testé, involontairement, la profondeur)
barrage "artisanal", qui fonctionne très bien!
Nous aussi, sommes observés!


Jeudi, petite formation aux agents de l’antenne actifs dans le domaine du GR ou de la maitrise d’ouvrage (analyse d’une étude réalisée sur un marais ; explications de quelques calculs clés).
Vendredi : retour sur Bujumbura, avec un passage à l’IGEBU (Institut de Geographie du Burundi), pour voir quel est le matériel de « SIG » (système d’information géoréférencée) dont ils disposent, et échanger sur le « BCG » (Bureau Central de Géomatique) qui est en train de se mettre en place au Burundi…

Retour au bureau après terrain
Petit levé topo

Une belle semaine de mission, du terrain, des échanges d’expérience et de connaissances ; un « bureau » propice au travail, air frais assuré (il fait plus frais à Ruyigi, nous y sommes plus en altitude : pull matin et soir s’impose !), et…soleil toujours de la partie !



Petite anecdocte de la mission : ici, 15 minute de retard, on ne les compte même pas ; 30 minute… ça passe encore ; puis, au-delà d’une heure, on ne compte plus, on dit « une heure et au-delà »… La patience est un maître mot !