La maison dort encore, seules Marta et moi regardons cette fumée noire qui s’élève tristement dans le ciel… Il n’y a pas de mots pour décrire cette catastrophe. Des milliers de ménages perdent tout ce qu’ils ont…
Nous ne savons rien de l’ampleur de l’incendie. Nous entendons, entre les chants de messe alentours, du remue-ménage qui s’élève du marché. Si les gens ne lèvent pas la tête , ils ne remarqueront pas cette fumée ; s’ils restent chez eux ou dorment encore ; s’ils ne sont pas avertis comme nous l’avons été par quelqu’un au courant, ils ne sauront pas de sitôt ce qui se passe, n’entedront pas ces clameurs inhabituelles…
Un désastre.
Et nous ne pouvons rien faire. On nous recommande même de rester chez nous. De ne pas sortir. Les gens ont tout perdus. Révolte. Désarroi. Impuissance contre cette catastrophe. Choc.
Ces gens ont peu, et le peu qu’ils ont leur est enlevé…
A 9h encore... |
Début de l’incendie vers 6h du matin.
A midi, on entend une première (et unique, l’instant de
quelques secondes) sirène d’incendie.
J’accompagne Adeline pour chercher son pantalon chez le
couturier (qui lui a demandé de passer maintenant car il veut rentrer chez lui,
l’électricité a été coupée, il ne peut plus travailler). Il nous assure que la
rue est calme, qu’on peut venir sans danger. Dans la rue, il y a beaucoup plus
de monde que d’habitude pour un dimanche matin (midi !). Les gens sont regroupés
par petits groupes autour de radio. Tous, ils écoutent les nouvelles.
Ce couturier est révolté. Pas d’intervention de secours (des
« camions pompier » arrivent après 2-3h, mais ne fonctionnent pas ;
pas d’accès à l’eau… pas de secours)… « les gens peuvent se révolter… »…
On entend dire par des expats qu’on devrait aller faire des
réserves (nourriture, etc.). Ne voulant pas contribuer à un mouvement de
panique, nous contactons le « responsable sécurité » pour s’assurer
de la nécessité de cette démarche. Il sort d’une réunion avec l’ambassade. Pas
de stress. Si nous avons bien notre stock de réserve pour pouvoir tenir 3 jours
(comme recommandé dans les mesures de sécurité), on ne doit rien faire de plus
pour l’instant.
A 13h, on entend un hélicoptère !!! Il commence des
allers-retours entre le marché et le lac, en passant au-dessus de nous, pour
amener de l’eau… Au bruit de cet engin, Jérôme se réveille, se demandant ce qui
se passe. Choc aussi que d’apprendre cette catastrophe. « Pauvre Bujumbura»…
13h, arrivée d'un hélicoptère de secours rwandais |
Je m’arrête ici, si vous voulez plus d’informations sur ces
événements, je vous renvoie au journal local, qui relate assez bien les
événements (photos des lieux à l’appui).
En moi, un mélange de révolte contre cette catastrophe et de
douleur partagée avec tous ces gens qui ont perdu tout ce qu’ils avaient et
même ce qu’ils n’avaient pas (endettement pour les prêts contractés pour tenir
un espace dans ce marché central).
Que faire?…
Avancer, sans fermer les yeux aux événements et aux réalités,
à la réalité, qui nous entoure(nt); essayer de comprendre...
Je veux bien croire que ça a dû être un beau bazar pour qu’on en parle jusque chez nous...
RépondreSupprimerhttp://www.rtbf.be/info/monde/detail_burundi-le-marche-central-de-bujumbura-en-feu?id=7915797
Et encore, là ils parlent quand même de pompiers...
ça devait être toute une image en effet, pour que le président appelle une <"réunion urgente et exceptionnelle du Conseil national de sécurité dans laquelle "seront analysées les causes de l’incendie et les réponses appropriées à apporter pour qu’un évènement pareil ne se reproduise plus au Burundi."> (sic ton lien)
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