mercredi 26 septembre 2012

Sortie ciné à Bujumbura



Ce vendredi 14 septembre 2012, sortie cinéma !

LE cinéma de Bujumbura. Hé oui, il n’y en a qu’un ! Déduction facile : Bujumbura est la capitale du Burundi, il n’y a qu’un cinéma à Bujumbura, donc, il n’y a qu’un cinéma au Burundi ; et nous y sommes allés ! Plus par curiosité que par l’intérêt pour le film à l’affiche : ‘Snowwhite and the Hunterman’. De toute façon, il n’y avait pas de choix.
 
La séance est à 20h30. Du coup, on arrive bien tôt pour souper, au resto « le petit Suisse », qui n’a de suisse que le nom. Carte simple, donc l’attente n’est pas trop longue (45 min.). Parfait pour notre timing.
Arrivée à LE cinéma de Buja à 20h15...personne
20h15, on est devant le ciné. Personne. On nous annonce que la séance ne commencera qu’à 21h30 car qqn a appelé pour prévenir qu’il arriverait en retard… On n’en croit pas nos oreilles ! (et vous, vos yeux, non ?!)… Malgré les maugréations de certains, rien n’y fait. Nous patientons, dehors, nous demandant si la réputation DU cinéma s’avérera vraie : ça grouille de cafard, de rats, et de moustique… Un cafard nous nargue en nous tournant déjà autour…
20h15, ho surprise, on n’attend plus que nous pour « commencer ».





A l'affiche ce soir

Roulements de tambours: ça commence! heu... "video no input"...















… je vous passe les détails sur la salle, et ses nombreux habitants*… Projection au « tic-tic » du vieux projeteur de ciné. Nous ressortons les yeux en pleurs, fatigués, à cause de la qualité de l’image (ça m’a fait penser à certains films téléchargés qu’on ne regarde finalement pas car de qualité médiocre…). Heureux néanmoins de l’expérience ! Nous étions plus de 20 dans la salle ! Or, il parait que d’habitude, c’est  4-5 personnes courageuses qui s’y aventurent… On comprend qu’ils aient attendus les « retardataires ». Il faut dire aussi qu’on était nombreux à tenter le coup ! Une fois, hein !
Pour les curieux, l’expérience en vaut la peine. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir aller voir un film à LE et unique cinéma de Bujumbura !


Sortie du film; qq AJ (nouveaux et en fin de contrat)

*Personne n’a senti de rat passer sous les pieds, ni de cafard nous grimper dessus, et pour les moustiques, disons que nous avions pris nos précautions, donc, on ne peut se prononcer !

jeudi 20 septembre 2012

Réserve de la Rusizi

Samedi 08/09/2012, visite de la réserve de la Rusizi ; une réserve naturelle à côté de Bujumbura (30 minutes en voiture). A cinq + le chauffeur dans le taxi, on doit s’arrêter avant le passage du pont, où il y a des contrôles de police (je ne sais pas ce qu’ils contrôlent, mais bon ; toute raison est bonne pour gagner un peu d’argent…). Deux des passagers descendent et traversent à pied, comme si de rien n’était. On est réglo, on peut passer. La réserve est juste après le pont. Après les formalités d’inscription (dans un registre !) et de paiement, nous voilà affublés de gilet. Sécurité oblige. Rappelons qu’il y a des croco et des hippo dans la rivière sur laquelle nous allons naviguer. D’où les gilets… hem !

Entrée de la réserve
On est prévenu...
Explications du parcours par le guide
Os d'hippopotames etc.
Equipage prêt à embarquer
Derrière Mieke, le calme plat du lac Tanganyika
                                                                                                                                                                                
On admire les oiseaux, les quelques familles d’hippopotames baillant remontant à la surface pour voir qui passe… Le passage de la rivière au lac est particulièrement intéressant. Le changement de couleur démarque ce passage : eau de rivière (Rusizi) brune – eau du lac (Tanganyika) bleue. La limite est précise. Impressionnant.


Ce ne sont pas des rochers... mais une famille d'hippopotames!
Réparation in-situ et à la demande, du bateau, en pleine navigation







Arrêt « pour se reposer » sur une « plage » où se baignent les enfants, sous la surveillance de leurs parents.
Retour précipité car le vent se lève, et… la pluie commence à tomber ! Le calme plat du lac se transforme en une « mer » agitée !

L'eau de la rivière Rusizi (brune) qui se jette dans le lac Tanganyika (bleu)



Lac plus agité; on se fait déjà tremper!

Barque de pêcheur (le pêcheur rejoint le rivage à la nage, sa tête dépasse de l'eau à gauche de la photo)

Plus de taxi à l’arrivée. On décide de commencer à pied. Un taxi s’arrêtera bien ! Je suis ravie de pouvoir marcher ! Mais ce n’est pas l’avis de tous… Finalement, une voiture avec benne à l’arrière s’arrête et on nous propose de monter. Un lift offert, ça ne se refuse pas ici ! Surtout quand, pour la première fois, on ne nous appelle pas d’abord « umuzungu ! umuzungu ! » et qu’on ne nous demande pas de l’argent ! Un vrai lift ! Transport local. Ca fait du bien !
Déposés au début de Bujumbura, on contine à pied. Le ciel se couvre… On voit avancer un rideau d’eau sur la route, mais pas le temps d’arriver. On essaye tant bien que mal de s’abriter sous un arbre, mais la pluie est trop forte. Ca ne sert à rien. On décide de continuer un peu, jusqu’à la maison de Leen et Lieve (ma future coloc !). Là, on attend que ça se calme, et on repart pour chez nous, toujours à pied, et trempées ! Cela fait sourire les burundais qu’on croise, ou les étonne. Voir des « umuzungu » marcher, et qui plus est, trempés, ce n’est pas chose qu’ils pouvaient imaginer apparemment…
Arrivée, rien de tel qu’une bonne douche, et des vêtements secs. Non pas que ce soit désagréable de marcher sous la pluie, non pas qu’on ait froid, mais si on a l’occasion d’être sec plus vite, pourquoi pas ! (NB : en Belgique, on serait arrivé frigorifié, gelé… là, il faisait plutôt bon, vous vous en doutez, n’est-ce pas ?) Plutôt amusant, comme épisode/expérience.


Un vrai lift (Lieve, Leen, Roel et Mieke s'appretent à monter)



lundi 17 septembre 2012

Cibitoke, visite au PADAP-et DPAE-Cibitoke



Ce jeudi 06/09/2012, « mission » à Cibitoke pour rencontrer le DelCo (Délégué Cogestion) du projet PADAP-Cibitoke (un projet de la CTB), pour faire la transition -ou passation -ou « RR » (remise-reprise)- entre Jorre et moi.

La province de Cibitoke est une province au Nord de Bujumbura, dont une partie se trouve dans la plaine de l’Imbo (voir carte). Nous sommes allés jusqu’à Cibitoke même (ville-village ?), et un peu au-delà.

Communes du Burundi et zones agro-écologiques d'action du PAIOSA
L’ordre de mission est signé, les documents administratifs réceptionnés, départ vers 8h30. La route est bonne sur les 500 premiers mètres qui quittent Bujumbura ; puis parsemée de nids de poule. Située à l’arrière de la voiture, chipotant au GPS dont je vais apprendre l’utilisation, je me retrouve vite malade. Quelques km plus loin, cela s’améliore : la route vient d’être refaite l’an dernier : une véritable autoroute, à la française !

Route toute neuve (moins d'un an)

 
 Après l’entretien avec Henri G. (DelCo[1] du PADAP-Cibitoke[2]) à la DPAE[3] de Cibitoke, et le repas au resto du bout de la rue (appelée « cantine », seul et unique resto du lieu), nous partons à la recherche d’un champ de riz nouvellement acquis par le volet VSEM[4] du PAIOSA pour des essais du centre de l’ISABU[5].





Bureaux du PADAP-Cibitoke et de la DPAE Cibitoke
Christelle (travaille au PADAP-Cibitoke) et moi, de retour du "resto"







L’objectif est de m’expliquer l’utilisation du GPS sur un cas concret et utile : photographier le site et géoréférencer ce lieu. Après quelques km de route, puis quelques mètres de pistes, nous continuons à pied, à ma plus grande joie ! Enfin un peu (minuscule peu, mais c’est déjà ça) de « terrain ». Nous ne parviendrons pas à atteindre, ou retrouver , lesdits champs, bloqués par une rivière. Pris par le temps qui file, nous nous satisferont de photographier ce lieu (utile aussi, pour compléter une étude pour des aménagements d’irrigation). Nous rebroussons chemin.



Canal ou rivière, nous empêchant de continuer
Bassins de pisciculture en construction

Champ de petites aubergines commestibles (j'ai oublié le nom)
Les mêmes aubergines, plus avancées, pour la production de graines
 
En faisant cette route, je rêvais déjà à pouvoir la faire à vélo un jour, loger à Cibitoke, et rentrer le lendemain. Programme pour un we. Hélas, je ne pourrai pas. Il nous est interdit de rester loger dans cette province et la route de retour doit être faite avant 16h (raison de sécurité : tirs/attaques/embuscades/… une fois la tombée du jour, sur la route). 75km aller ; 75km retour en moins de 10h, je doute trouver amateur ! En voiture, c’est l’histoire d’une heure aller, une heure retour…



Transport de tomates de Cibitoke à Bujumbura


[1]     DelCo : Délégué à la Cogestion
[2]     PADAP-Cibitoke : Projet d'Appui au Développement Agricole de Cibitoke
[3]     DPAE : Direction Provinciale de l’Agriculture et de l’Elevage
[4]     VSEM : Volet Semence
[5]     ISABU : Institut des Sciences Agronomiques du Burundi










mercredi 12 septembre 2012

Premières 24h et + sans électricité


Samedi 01/09/2012. Passé 18h, il fait déjà nuit. Le tonnerre tonne, la pluie tombe à grosse goutte. C’est le début de la saison des pluies selon certains, qui ne commence que fin septembre-début octobre selon d’autres. Alors que je commençais la lecture d’un premier livre prêté (début d’une longue série de livre empruntés), je fus interrompue dans ma lecture : plus de lumière. Vu qu’il était déjà bien tard, je ne poursuis pas à la lampe de poche, et m’endors, me disant que ce ne devait être qu’une petite coupure de quelques heures.

 La guest-house où je loge pour l’instant est en effet située dans un quartier où les coupures d’électricité sont plus que rare, la maison d’une haute personnalité étant située dans le même quartier…

 

Le lendemain, dimanche, j’aurais pu encore attendre longtemps que le grille-pain ne saute : l’électricité n’était toujours pas de retour ! Et moi, apparemment pas encore bien réveillée pour m’en rendre compte avant qu’on ne me le dise ! Ce n’est pas bien dérangeant, il fait grand soleil, et nous allons marcher jusqu’à l’université.






Une heure de marche pour atteindre ces hauteurs (d’autres le font en courant !), et une belle vue sur Bujumbura, même si encore brumeuse en cette saison sèche ( ?). On devine au loin les collines (ou montagnes ?) du Congo, de l’autre côté du lac Tanganyika.

érosion visible sur les collines (déformation de bio-ing. en GR)
Arrivée à l'université
Piscine de l'université


Sans électricité un dimanche, ce n’est pas encore trop déplaisant. Seul le frigo en souffre (et la connexion internet, mais elle n’était de toute façon pas fonctionnelle même avant la coupure d’électricité !). Je me replonge dans la lecture du premier livre entamé…

Marche à pied jusqu’à la cathédrale, afin d’y assister à une messe en français. L’acoustique ne rend pas la compréhension aisée… Les chants ne sont pas trop compliqués à suivre (ne fut-ce que pour accompagner le rythme en frappant dans les mains). J’ai eu un peu plus de mal avec l’homélie. Déjà pas évident à suivre car les sons rebondissent dans cette grande cathédrale bondée ! Ce qui y est dit reflète également les problématiques auxquelles sont confrontés les burundais. Intéressant. Ton bien différent de chez nous.

Retour en taxi car il fait noir et nous sommes deux demoiselles umuzungu… Dîner à la coloc de Stephanie P, Stéphanie H et Laurélie, à la lumière de la lampe rechargeable (à l’électricité, énergie solaire ou manuelle !) de Mieke (qui campe là en attendant qu’on trouve un logement). Priorité donnée aux aliments qui ne conservent pas longtemps sans frigo. Je rentre à la guest-house tout juste avant la pluie. Les éclairs illuminent déjà les rues.

Ce soir, je ne peux me résoudre à dormir tout de suite (il est 20h30). Je lirai donc à la lampe torche rechargeable, jusqu’à ce que mon poignet ne remette les armes, à force de recharger la batterie !
Ce premier jour sans électricité ne fut pas trop dérangeant. C’est autre chose quand on a besoin de son ordinateur ou de l’accès à internet pour travailler… A l’arrivée au boulot, ce lundi 03/09, pas d’électricité non plus. Heureusement, j’avais encore de la batterie pour quelques heures, le temps que le groupe électrogène ne soit mis en marche ( vers 8h30-9h). Il n’y a par contre toujours pas d’accès à internet. Cela ne facilite pas la communication entre les collègues ou l’organisation de réunions diverses etc. !




Vue panoramique depuis l'université, sur Bujumbura, à gauche et derrière les collines; bout du lac Tanganyika à gauche (pour situer)